Jeu interactif
Transaction historique pour le dragon Mitch Garber
La Presse
La société américaine Caesars Acquisition Company, présidée par l’homme d’affaires montréalais Mitch Garber, vient de réaliser une transaction historique dans le monde des affaires ; la filiale de jeux en ligne Caesars Interactive Entertainment Inc. a vendu sa division de jeux mobiles Playtika à un consortium chinois pour la somme de 4,4 milliards US.
Acquise en 2011 grâce à un investissement total de 250 millions, selon ce qu’a appris
, Playtika a été revendue cinq ans plus tard 4,4 milliards. La transaction s’est conclue hier. Caesars Interactive Entertainment (CIE) a vendu sa division de jeux mobiles à télécharger sur téléphone portable ou via Facebook à un groupe d’investisseurs chinois, dont font notamment partie Giant Investment Ltd. et le fondateur d’Alibaba.com, Jack Ma.« Quand on reçoit des offres assez intéressantes, il faut les étudier », a déclaré Mitch Garber, PDG de Caesars Acquisition Company, joint par téléphone, à propos de la plus importante transaction financière réalisée au cours de sa carrière.
À titre de comparaison, le montant de l’entente convenue hier surpasse celui de la vente de LucasFilm (Star Wars) à Disney (4,05 milliards US), ou encore équivaut à trois fois celui de l’acquisition du Cirque du Soleil par le fonds chinois Fosun (1,5 milliard US).
Exploitant la franchise World Series of Poker (le championnat mondial de poker) et des jeux comme
, CIE était jusqu’à hier reconnue comme l’une des plus importantes sociétés de jeu en ligne du monde, avec ses dizaines de millions de téléchargements.Mitch Garber – qu’on connaît bien au Québec comme l’un des investisseurs-vedettes de l’émission
– a joué un rôle clé dans l’évolution fulgurante de l’entreprise. L’homme d’affaires a été recruté par la Caesars Acquisition Company (CAC) en 2009 pour fonder et diriger la filiale CIE. À ce titre, il a acheté les droits de la World Series of Poker. En 2011, la CIE a aussi acquis le concepteur israélien de jeux en ligne Playtika. En quelques années, la CAC est devenue la filiale la plus rentable de la multinationale Caesars.Les jeux mobiles de casino de CIE, dont le plus populaire est
, sont parmi ceux qui génèrent le plus de revenus sur les différentes plateformes comme Google Play et Facebook, tous genres confondus. Le concept est semblable à celui de tous les jeux sociaux : le téléchargement est gratuit, le joueur peut s’amuser un certain temps, et finalement, on lui vend des jetons virtuels pour qu’il puisse atteindre des niveaux plus avancés.« Ça a été une expérience particulièrement enrichissante de faire passer Playtika du statut de start-up de 10 personnes lorsqu’on l’a acquise en 2011 à celui de leader mondial […] de 1300 employés. »
— Mitch Garber, au terme des discussions avec le consortium chinois
Quand la transaction sera officialisée, soit d’ici la fin de 2016, la maison-mère de Playtika demeurera en Israël. Il n’est pas question dans le communiqué officiel de l’avenir des bureaux situés aux quatre coins du monde, y compris au Canada.
L’entente ne porte ni sur la World Series of Poker, ni sur les jeux d’argent en ligne, ni sur les six casinos de CIE. L’argent virtuel utilisé par les joueurs de Playtika continuera d’être échangeable contre de l’argent véritable.
« On a créé des milliards de dollars en valeur pour nos actionnaires, et ça, on s’en réjouit », a simplement commenté M. Garber, précisant que les deux entités qu’il présidait jusqu’ici, soit CAC et CIE, étaient en très bonne santé financière et que la présente transaction n’était pas liée à la faillite de Caesars Entertainment Operating, autre société du géant américain Caesars.
1,48 milliard US
Capitalisation boursière de la CAC à la fermeture des marchés vendredi
10,76 $US
Valeur du titre de la CAC à la fermeture des marchés vendredi
4,48 à 12,43 $US
Variation du titre de la CAC depuis un an à la Bourse
2 sur 3
Le deux tiers des actions de la CAC sont détenues par la société Hamlet Holdings, établie au Texas
766,5 millions US
Revenus de la CIE en 2015